• Une enfance rêvée

     

    C'est l'histoire de deux adolescents qui s'aiment sans le savoir. La jeune fille va être attirée par une fillette dans la rue, qui paraît extrêmement fatiguée et qu'elle va retrouver par terre devant son lycée. Suite à ça, elle va enquêter sur la vie de famille de cette enfant et en se rendant compte que cette enfant vit des horreurs inimaginables, elle va tout faire pour l'adopter. 

    Ces évènements vont la rapprocher de Tom, son meilleur ami...


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  • Chapitre 1

     

     

    Jenny s’appuya nonchalamment contre le mur et patienta quelques instants. Tom lui avait dit qu’il l’attendrait à cet endroit précis, mais comme d’habitude, il n’était pas là. Elle avait l’habitude, il était assez rare que Tom soit aux différents rendez-vous prévus avant l’heure. En général, il apparaissait, l’air de rien, cinq ou dix minutes plus tard. Espérons que pour une fois il ne mette pas trop de temps, pensa Jenny.

    Alors qu’elle patientait (plus ou moins frigorifiée par le froid environnant), son attention fut attirais par une petite écolière d’environ cinq ans. Elle était brune aux yeux verts. Plutôt pâle et menue, elle paraissait extrêmement fragile. Ce qui étonna le plus Jenny ce fût les cernes et le regard ténébreux emplis de tristesse, qui faisait un étrange contraste avec les habits roses bonbon qu’elle arborait.

    La fillette dût s’apercevoir que Jenny l’observait, car elle tourna subitement la tête vers elle. La peine se lisait encore plus dans ses yeux, les cernes étaient encore plus voyants et ses cheveux semblaient plus ternes.

    Soudain, Jenny sentit deux grosses mains se poser sur ses épaules et la faire se retourner. Le visage rayonnant, les joues rosies par le froid et les cheveux en désordre à cause du vent, Tom se tenait devant elle. Il attendait manifestement un chaleureux bonjour, mais Jenny était trop intriguée par la fillette qu’elle venait de voir. Elle se retourna, trop tard… La petite avait disparu.

    -          Eh ben, merci !     Un vrai plaisir de te voir le matin ! Si tu dis bonjour, comme ça, aux gens de ta famille…

    Pour le faire taire, Jenny se pencha en avant et lui fit la bise en s’excusant. Une part d’elle-même restait frustrée de ne pas avoir put adresser la parole à cette enfant au désespoir évident.

    -          Bon, tu viens ? Sinon, on va encore arriver en retard, et cette fois ce ne sera pas par ma faute…

    -          Oh, je m’en fiche… Depuis deux ans déjà, je n’ai plus peur d’arriver en retard, c’est-à-dire depuis que j’ai mes dix huit ans et que je n’ai plus besoin de donner de justifications à mes parents.

    -          Hum, je vois… T’as la belle vie, toi ! Moi, mes parents continuent de me demander des comptes !

    -          Oui, mais ils payent tes études…

    Tom ne répondis pas. Jenny le savait, en voiture on ne parle pas au chauffeur ! Encore moins lorsqu’il s’agissait de Tom, car vous aviez l’impression désagréable de parler à un mur. Cela ne la dérangeait pas outre-mesure, et aujourd’hui en particulier. Le silence qui régnait dans l’habitacle la laisserait penser tranquillement à l’enfant entraperçue ce matin.

    Arrivés devant leur bahut, ils virent un attroupement anormal autour de la grille. Cela ne pouvait signifier que deux choses : une bagarre (ce qui arrivait assez fréquemment) ou une grève des professeurs. Jenny pria pour qu’il s’agisse d’une grève.

    Escortée de Tom, elle se fraya un passage dans l’attroupement afin de voir de quoi il retournait. A son plus grand étonnement, ce ne fut ni l’une ni l’autre de ses propositions. Ce qu’elle vit lui glaça le sang et elle ne pût s’empêcher de hurler :

    -          Non !!!

    Maintenant, tous les visages étaient tournés vers elle. Même Tom la regardait avec des yeux ronds de surprise.

              Une jeune fille blonde, remise de son étonnement, lui demanda :

    -          Tu la connais ?

    Jenny se rendit compte que non, qu’elle ne savait rien de la fillette recroquevillée sur le sol mis à part qu’elle avait un air triste et un évident manque de sommeil. Peut-être aussi qu’elle aimait le rose bonbon. Mais elle ne pouvait pas dire tout ça aux gens qui la regardaient, attendant sa réponse. Elle se contenta de répondre :

    -          Oui, elle m’est très cher… Tom, tu peux nous ramener chez moi ? Cette enfant est seulement morte de fatigue.

    -          Euh… Oui… Sans problème…

    Jenny hocha la tête de satisfaction et se pencha sur le corps de la fillette. Elle toucha l’une des petites mains et s’arrêta brusquement. Elle était glacée ! Jenny remarqua aussi que de la morve coulait de son petit nez. Ses vêtements étaient maculés de terre, ses cheveux étaient en désordre et de grosses larmes avaient laissées des traces blanches sur ses joues. Dans un geste inconscient, mais plein de tendresse, Jenny lui caressa la joue et la pris dans ses bras. Elle la dorlota un instant avant de se relever et de déposer l’enfant dans la voiture.

    Alors qu’elle s’apprêtait à monter elle aussi dans l’auto, un homme courut après elle et cria :

    -          Attendez ! Attendez !

    Il s’arrêta au niveau de Jenny et lui dit tout essoufflé en lui tendant un sac rose bonbon :

    -          Il y avait ça, à côté d’elle…

    -          Merci. C’est gentil.

    La jeune femme monta en voiture, et commença à fouiller dans le petit sac. Les cahiers pourraient la renseigner sur le prénom et le nom de l’enfant, si c’est une bonne ou une mauvaise élève, qui sont ses parents…

    -          Qui c’est cette gamine ?

    Le ton sec de Tom, la surpris et la fit sursauter. Pourquoi il avait l’air vexé ? Elle n’avait rien fait de mal… Se disant que c’était la fatigue et la surprise qui le rendait grognon, Jenny répondit un peu maladroitement :

    -          C’est ma nièce…

    -          Hum…

    Il n’avait pas l’air convaincu, mais il n’insista pas. Jenny lui en fut reconnaissante, car elle n’avait pas la tête à argumenter. Elle ne savait déjà pas ce qui l’avait pris à prendre cette fillette sous son aile. Mais ce matin, elle avait ressenti quelque chose de fort en regardant cette enfant…

    Enfin, en fouillant dans le sac, elle avait trouvé ce qu’elle voulait. La petite s’appelait Anastasia Marycovich, ses parents Vladimir et Catharina Marycovich, des Russes de toute évidence. La mère était caissière et le père militaire. Anastasia était en grande section. D’après tout les points verts que Jenny avait vu dans son cahier d’activité, elle en avait déduit que la fillette était studieuse. La maîtresse de la gamine s’appelait Gina Galicet, blonde assez petite et rondelette, avec de beaux yeux bleus. Mais, plus intéressant encore, l’adresse du domicile où vivait Anastasia.

    -          Pourquoi tu fouilles dans son sac, si tu la connais ?

    -          Parce que… Je ne connais pas par cœur le numéro ni l’adresse de chaque membres de ma famille. Et toi ?

    -          Ben si, justement… Enfin, je veux dire, justement c’est pour ça que ta conduite m’étonne.

    A présent, un silence lourd de reproches pesait dans l’habitacle. Jenny s’en voulait de mentir à Tom, mais ce n’était que pour une journée… Et puis, Tom était un mec cool, il comprendrait et ne demanderait pas plus d’explications. Du moins, c’est ce qu’elle espérait.

                Ce fût Tom qui brisa cette atmosphère malsaine.

    -          Tu ne reviendras pas en cours, aujourd’hui ?

    -          Non, je vais la garder jusqu’à ce que ses parents viennent la chercher.

    -          Bien… T’inquiètes, je prendrais tes cours et tes devoirs…

    -          Merci, Tom… Sincèrement…

    -          Si tu veux vraiment me remercier, commence par me dire la vérité… J’ai vu cette gamine, ce matin, quand tu m’attendais…

                Jenny resta interdite, elle n’avait pas pensé une seconde que Tom aurait lui aussi vu l’enfant. Mais elle ne pouvait pas dire à Tom que son attitude reposait sur le visage d’une fillette de cinq ans à peine. Il appellerait tout de suite la police pour qu’elle récupère Anastasia et un asile pour elle. Ou alors, il l’a prendrait pour une folle et couperait les ponts avec elle. Ceci serait impensable, inadmissible…

    -          Je ne vois pas de quoi tu parles… Tu as dût te tromper, ma nièce… Tom, pas maintenant, s’il te plaît… Je ne peux pas…

    Le jeune homme la regarda avec un air triste, déçu. Puis, il regarda droit devant lui et ne prononça aucune parole. Jenny retint ses larmes et prit la fillette dan ses bras. Elle la déposa sur le canapé et repartie chercher le sac restait dans la voiture. Tom n’avait pas bougé, il regardait toujours droit devant lui avec cet air crispé, qui lui allait si mal.

    Une bouffée d’amertume et de culpabilité s’empara de Jenny. Elle ne pouvait pas continuer à lui mentir comme ça. Elle lui devait un minimum d’explication. Avec un soupir résigné, elle s’affala sur le siège passager avant de déclarer :

    -          Cette petite n’est effectivement pas ma nièce. Il s’agit bien de la fillette que tu as vue ce matin. Je… J’ai décidé de la prendre sous mon aile, car ce matin, quand elle se rendait à l’école, quelque chose sur son visage… Enfin… Tu vois ?

    -          Non, je ne vois pas. En fait, si, je vois que tu es devenue folle et que tu kidnappe les fillettes dans la rue pour une chose lut sur leur visage. Mais ça ne va pas, Jenny ?! Tu te rends compte de ce que tu fais !

    -          Ce n’est pas un kidnapping !

    -          Si !

    Le pire scénario que s’imaginait Jenny, se déroulait sous ses yeux. Tom ne la comprenait pas et ne la soutenait pas. Mais elle ne pouvait pas continuer à lui mentir. Maintenant, elle ne ressentait plus aucune culpabilité. Mais elle avait besoin qu’il lui accorde une dernière faveur :

    -          Tu me promets de ne rien dire à personne… Je veux dire… Je vais rendre cette enfant à ses parents, j’ai leur adresse. Mais avant j’attends qu’ils lancent un appel à témoins… Pour savoir s’ils tiennent réellement à leur fille.

    -          Je ne dirais rien… Mais je ne te laisse que deux jours pour rendre cette fillette à ses parents… Et ne compte plus sur moi, pour quoi que ce soit !

    D’un geste rageur, les yeux remplis de larmes, Jenny attrapa le sac rose bonbon, sortie de la voiture et claqua la portière derrière elle. Sans un regard pour Tom elle rentra chez elle et éclata en sanglots. Une belle amitié venait d’être gâchée pour des bêtises. Pour ses bêtises. Tom avait sans doute raison, mieux valait rendre la fillette à ses parents. Sans quoi, il serait difficile de prouver qu’il ne s’agissait pas d’un kidnapping. Mais avant de leur rendre, Jenny voulait voir où habitait la petite. Et pour ça, il faudrait attendre qu’Anastasia se réveille.

    En attendant, elle allait se renseigner sur les parents de la fillette. Elle alluma l’ordinateur, ouvrit une page web et tapa le nom de la mère. Il y avait peu de chose sur elle : le nom des établissements scolaires qu’elle avait fréquenté, son numéro de téléphone, son adresse et quelques photos tirées d’un réseau social.

     

    Quand Jenny tapa le nom du père, elle ne pût retenir un hoquet de surprise. C’était bien pire que ce qu’elle pensait.


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  • Les nuits ténébreuses

     

    Je ne suis pas heureuse,

    Quand apparaissent les nuits ténébreuses.

    Celles-là même, témoins de la douleur

    Qui envahie mon cœur.

    Mon âme est déjà loin,

    Perdue dans un sombre coin.

    Mais mon corps de glace

    Reste pétrifié sur place.

    Pourquoi tant d’orgueil

    Devant une fillette en deuil ?

    Avançant depuis le seuil,

    A l’allure d’un écureuil,

    Nuit tu me fais peur

    Rallumant la flamme de ma douleur

    Et éteignant les pleurs et les cris

    De mon corps endoloris.

    Pourquoi ce sadisme ?

    A tes yeux brille ce prisme.

    Je continue encore et toujours à reculer,

    Pendant que souriante tu continues à avancer.

    Mes sentiments éparpillés aux quatre vents,

    Malgré tout je persiste à faire semblant

    Souhaitant te faire croire que je suis plus forte

    Alors que je tremble quand se ferme la porte.

    Déjà je ressens cet abominable froid,

    Mon cœur croule sous l’effroi,

    Transformant la joie pure d’une enfant

    Qui tremble aussi pour sa maman.

    Je tache de garder le sourire,

    Mais j’ai très envie de fuir.

    Toute ma vie meurtrie

     

    Retient de hauts cris.

     

    Chiara Gialini


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  • Enfance

     

    Ce magnifique ruisseau de chance

    Qui se nomme l’enfance,

    Porteur d’une onctueuse fragrance

    Reste pour moi un souvenir rance.

    Enfance aux mille saveurs,

    Enfance aux mille couleurs,

    Tu inonde mon cœur

    De silencieux pleurs.

    T’imaginer reste un leurre,

    Tout ça pour un voleur,

    Tout ça pour un briseur

    De jeunes filles en fleur.

    Privée de ce bonheur je redouble mes pleurs

    Et cherche par tous les vents

    Le miraculeux traitement,

    Qui ferais de moi

    Celle que je ne suis pas

    Permettant ainsi mon deuil.

    Enterré dans ce recueil,

    Petite enfance triviale

    Que ta lueur est pâle

    Et mes prières pieuses

    Face à cette vie affreuse,

    Que m’offre le Bon Dieu

     

    Déclarant faire de son mieux.

     

    Chiara Gialini


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