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Grégoire Delacourt répond à mes questions par mail
1) Comment cela se passe lorsque l'on reçoit un prix littéraire?Ça se passe bien. Ou vous êtes prévenu à l’avance et vous pouvez gérer votre trac. Ou vous l’apprenez le soir de la remise. Et là c’est flippant.C’est de toute façon très agréable, très encourageant de recevoir un Prix (moi qui n’ai même pas été fichu d’en avoir un à l’école, je me venge!).2) Et lors d'une rentrée littéraire?Une rentrée littéraire, c’est plus dur. Parce qu’il y a malgré tout une compétition (les Prix littéraires) et que l’idée même d’un livre n’est pas d’être meilleur qu’un autre puisqu’il est unique. C’est comme si on faisait courir un huit cents mètres à une femme enceinte contre un chien enragé, une tourterelle, un vélo. C’est très curieux. Néanmoins, c’est un moment unique où tous les médias parlent des livres et ça, c’est chouette.
3)Est-ce que vous vous inspirez (légèrement) de votre vie pour vos écrits?
Oui. Et parfois pas juste légèrement.
4) Pourquoi le mensonge est omniprésent dans cette oeuvre?C’est le sujet du livre. Ç’en est la première phrase d’ailleurs : On se ment toujours.Parce que je crois que, sans les petits mensonges originaires, bienveillants, que l’on a pour soi-même, la vie serait impossible. Vous imaginez une femme qui se dirait en se regardant, je suis un boudin, je suis une horreur ? Non, sa journée serait une petite mort. Alors elle va se dire, j’ai l’air moins fatigué ce matin. Ou, mes cheveux sont bien. Et elle aura de quoi survivre, grâce à son mensonge.5) Est-ce que le métier qu'exerce Jocelyn a un lien avec sa personnalité un peu froide par moment (Haägen Daz=glace=froid)?C’est très joli ce que vous demandez. Je n’y avais pas pensé. Mais je crois que vous avez raison. Vous voyez, il y a une part d’inconscient quand on écrit.
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